Niurka, membre de l’association Avec Toits et chroniqueuse littéraire, vous partage chaque mois ses livres coup de cœur sur les questions migratoires. Ouvrez ces fenêtres, pour lire le monde !
Ce mois-ci, elle vous présente un album jeunesse et un roman.
Bonne lecture !
Réfugié n’est pas mon nom. Kate Milner.
Traduit par Olivier Adam, La Martinière jeunesse.
« On va devoir partir, m’a dit maman. Trop dangereux, ici. Tu veux que je t’explique
comment cela va se passer ? ». Le ton est donné. L’aventure sera rude et les mots pour le dire sont juste suffisants pour affronter l’indicible de ce que va affronter l’enfant. Mais l’expérience, malgré tout c’est pour connaître un monde meilleur et découvrir d’autres mondes, d’autres gens, d’autres langues…
Texte et image s’accordent pour raconter l’histoire dans une simplicité subtile et parlante.
Émouvant, nécessaire et très beau. A partir de 4 ans.
Le visage de Pierre. William Gardner Smith.
Traduit de l’anglais (États Unis) par Brice Mathieussent, éditions Bourgois éditeur).
Siméon, le jeune peintre afro-américain, fuit les Etats-Unis. La violence, le racisme, la perte d’un oeil lui ont rendu la vie impossible. En 1960, il émigre à Paris et découvre, séduit, une autre façon de vivre : il peut se promener tranquille, boire un verre dans un bar sans être agressé verbalement, ou pire, physiquement . Un pur bonheur.
Cependant, peu à peu, Siméon remarque des failles dans le paradis français. La guerre d’Algérie encourage la haine des arabes qui sont humiliés, arrêtés, frappés, tués. Les évènements du 17 octobre 1961 le bouleversent. Lorsqu’il rencontre Hossein, il décide de s’engager. Siméon découvre d’autres formes de racisme et se trouve confronté, lui-même, à la violence policière.
Texte puissant, émouvant qui nous éclaire sur un aspect de notre Histoire dont les conséquence se font sentir encore aujourd’hui. Écrit en 1963, « Le visage de pierre » n’est traduit en France qu’en 2021. On connaît la raison de cette frilosité.